lundi 22 octobre 2007

Kopi Luwak : Backdoor café

Si vous considérez que les meilleurs Mokas d’Ethiopie sont des cafés au rabais et que le Blue Mountain de Jamaïque est tout juste correct pour un café de tous les jours alors le Kopi Luwak, littéralement « café de civette » est fait pour vous. Mais accrochez-vous, à plus de 200€ le paquet de 250 grammes de café digéré et même 30€ la tasse dans certains coffee shops tendances, nous entrons dans un monde de snobisme scato-gastronomique qui risque d’en rebuter plus d’un.

Les grains de ce cru fabuleux ne sont pas cueillis par des mains humaines mais par les griffes des Luwak ou civettes sauvages d’Indonésie (Paradoxurus hermaphroditus), une sorte de petit animal qui ressemblerait à un croisement entre un gros chat, un raton laveur et une fouine. La nuit, ils avalent par dizaine les cerises rouges de caféiers arabusta (hybrides robusta/arabica typiques en Asie) et c’est dans leur estomac qu’un incroyable processus enzymatique transforme la composition des grains, réduisant le taux de caféine et de protéine pour leur donner une douceur incomparable. Ensuite les fermiers récoltent les grains verts qu’ils nettoient minutieusement après séparation du reste des excréments. Enfin une torréfaction artisanale vient apporter la touche finale en développant des arômes de chocolat noir, de terre humide et une longueur en bouche vanillée.


Tout cela est étonnant et serait même amusant si l’on omettait de parler de la crise permanente qui sévit au sein de l’archipel Indonésien, du travail des enfants, des dérives économiques de la mondialisation qui abuse le pays, des dérives écologiques avec la déforestation et la surexploitation des ressources naturelles… C’est dans ce contexte que le phénomène Kopi Luwak, de par sa valeur marchande génère de nombreux trafics et que près de la moitié des cafés de civettes sur le marché ne sont que de pâles imitations parfois même soupçonnées de véhiculer le SRAS.

Pour plus d’infos, suivez le lien Wikipedia : Kopi luwak

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